Six nids du frelon asiatique, qui colonise la France depuis 2005, ont été repérés en Isère. Pour éviter une propagation trop rapide le Groupement de défense sanitaire du département tire le signal d’alarme.
Grenoble, France
En 12 ans de présence en France le frelon dit « asiatique », ou encore « à pattes jaunes », a dors et déjà colonisé les deux tiers du pays et voilà qu’après l’Ardèche et la Drôme notamment, il a mis les pieds en Isère. Six nids ont été repérés en ce début de printemps dans les secteurs de Saint-Antoine-l’Abbaye, Choranches et Salaise-sur-Sanne. « Les mairies ont été prévenues dans un rayon de 15 kms autour de ces nids » explique Erik Burdet, apiculteur amateur et référent « frelon asiatique » au GDSA38 (Groupement de défense sanitaire de l’Isère, section Apiculture).
L’association d’apiculteurs explique que si il n’est pas plus dangereux pour l’homme qu’un frelon classique, le frelon asiatique est par contre un redoutable dévoreur d’insectes et particulièrement d’abeilles, dont les ruches sont des cibles faciles pour lui. Des abeilles qu’il déroute et affole par ailleurs autant qu’il mange, alors que lui n’a pas de prédateur. Le frelon asiatique est « un danger pour la biodiversité » explique Erik Burdet. Un danger qui se reproduit vite : « On voit d’abord 5-6 nids et puis tout à coup la population explose. On peut trouver jusqu’à 6 000 nids dans certaines communes de France. On ne se rend pas bien compte en Isère…« .
Jusqu’à 200 reines fondatrices par nid
Les nids de frelons asiatiques sont plus gros que ceux du frelon « européen ». Ils peuvent atteindre 1 mètre de haut mais sont néanmoins difficiles à dénicher puisqu’ils se cachent en général à 10 mètres ou 20 mètres de haut dans les arbres. En sécurité la colonie peut alors développer en été « jusqu’à 200 reines fondatrices » explique Erik Burdet, qui à l’automne vont aller chercher un abri et au printemps suivant, « fonder chacune un nid« .
Faute d’avoir engagé la lutte à temps contre l’insecte, une région comme la Bretagne est désormais obligée de lancer de grands plans de lutte. Alors le GDSA38 alerte non seulement les mairies mais aussi les promeneurs, chasseurs et associations de protection de la nature.
Outre le fait d’être plus gros que celui de nos habituels frelons, le nid du frelon asiatique a la particularité d’avoir une entrée située latéralement et non pas en-dessous. Dans un premier temps un début de colonie peut s’installer dans un nid gros comme un ballon de football, qui sera ensuite abandonné pour un nid plus grand.